Restaurer une façade comprenant des éléments en pierre ne signifie pas la remettre à neuf!
C’est un matériau naturel et non trans- formé, souvent local, noble, d’une grande beauté et aux propriétés structurelles intéressantes.
Exploitée de la période romaine, la pierre de est un marqueur fort du territoire et de l’architecture locale, qui a participé à l’essor de la ville au Moyen âge et au début des Temps modernes. Ce n’est que depuis le XVIe siècle que d’autres pierres la concurrencent : pierre blanche de Lezennes ou d’Avesnes-le-Sec, pierre bleue d’Ecaussines et de Maffle, grès prélevés localement (Landénien), de Stambruges, de Lewarde et environs, calcaire mosan...
L’utilisation de la pierre dans l’architecture locale tend à diminuer au fil du temps. Son emploi se raréfie aussi au fur et à mesure que l’on s’éloigne du bassin d’extraction; les villages carriers du sud-ouest de Tournai (Chercq, Allain, Gaurain, Vaulx) en font naturellement un usage important.
La pierre est de type calcaire sédimentaire, de teinte gris-bleu. Dure et très lourde, elle se prête particulièrement bien à la construction. Son principal défaut? Son caractère gélif. Sa résistance la rend adaptée au «squelette» de la façade ou aux éléments sensibles à l’usure ou à l’humidité : seuils, angles, soubassements, encadrements de fenêtres, bandeaux et cordons, corniches. Malgré sa dureté, la pierre souffre, notamment de l’humidité. Là où elle est très exposée à la pluie (appuis de fenêtres, cor- dons larmiers, corniches), la pose d’une feuille de plomb ou de zinc permet souvent de stopper à moindre coût les dégradations. Une forte humidité ascensionnelle nécessi- tera aussi des mesures d’étanchéité.
Dans tous les cas, le remplacement intégral de certaines pierres doit être envisagé avec parcimonie. Sur les bâtiments anciens, il ne se fera qu’avec des pierres de nature identique ou proches des originales, et en utilisant les outils de taille adaptés (pointe, bretture, ciseau, gradine, boucharde...). De légères différences sont cependant souhaitables afin de permettre la lisibi- lité des interventions. Certaines techniques de collage à la résine de parties de pierre arrachées ou la pose de greffons brochés permettent de limiter au maximum les interventions.